Les Assises du développement rural ont mis en lumière une vérité peu connue : l’agriculture calédonienne s’est tournée depuis 10 ans vers le durable. Les pratiques agricoles ont fortement changé et répondent à l’attente des consommateurs qui souhaitent manger sainement.
« Avoir une agriculture tournée vers le développement durable est capitale. Cela conditionne sa pérennité. Il y a un chiffre absolument essentiel à connaître. En 10 ans, l’agriculture a réduit l’importation de produits phytosanitaires par 4. Nos exploitations ont changé de mode de production et de certification sur les dix dernières années, a affirmé Philippe Michel avec conviction lors des Assises du développement durable. En 2014, 45 agriculteurs sont engagés dans une démarche d’agriculture responsable et 18 sont certifiés Bio Pasifika. « Connaissez-vous une seule agriculture au monde qui ait autant changé ses habitudes et son organisation de production ? Vous avez compris les exigences du consommateur et la nécessité d’évoluer. Cela ne nous dispense pas de poursuivre la traçabilité de nos produits mais une évolution pareille mérite d’être portée à la connaissance des Calédoniens », a poursuivi le président de la province Sud lors des Assises du développement rural.
Battre en brèche les idées reçues
« Contrairement aux idées largement répandues, l’agriculture calédonienne utilise seulement 0,8 kg de produits phytosanitaires par hectare (de surface agricole entretenue) et par an contre 5 kg pour la Métropole », complète Nicolas Metzdorf, président de la commission du développement rural. « Seulement 10 % des produits phytosanitaires importés en 2013 ont été utilisés pour l’agriculture. Le reste, soit 90 %, a servi aux particuliers dans leurs jardins. » Une donnée méconnue du grand public qui prouve pourtant la volonté forte du monde rural, Qu’ils pratiquent une agriculture conventionnelle ou biologique, les professionnels veulent proposer des produits respectueux de l’environnement et bon pour la santé des consommateurs. D’ailleurs, dans les propositions formulées lors des Assises du développement rural, les agriculteurs ont demandé que la formation à l’utilisation des produits phytosanitaires soit systématisée et que les techniques de production innovantes plus respectueuses de l’environnement soient vulgarisées afin de poursuivre leurs efforts.
Reconnaître l’engagement des agriculteurs
« Les consommateurs préfèrent manger sain. A l’initiative des producteurs, beaucoup ont arrêté l’utilisation d’herbicide dans l’agriculture conventionnelle », précise la présidente de Bio Pasifika. Malgré ces changements de pratiques, de nombreux professionnels ont exprimé leur profond désarroi par les attaques répétées qu’ils subissent ces dernières années de la part de certaines associations qui jettent le discrédit sur le monde agricole. « Les agriculteurs sont meurtris par les suspicions répandues dans la presse, interpelle un agriculteur. En même temps, il y a un réel engouement des citadins pour le monde rural avec, par exemple, le succès de Bienvenue à la ferme. Il y a donc quelque chose à faire pour réconcilier le monde rural et la population. » François Levacher, président de l’UFC Que choisir Nouvelle-Calédonie, présent lors du dernier atelier des Assises consacré au développement durable, a proposé de « médiatiser les analyses et les résultats de la DAVAR ». Une vraie prise de conscience a eu lieu, reste à réconcilier consommateurs et agriculteurs pour que le lien perdure entre la terre et l’assiette.
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